Journée mondiale contre l’épilepsie : un médecin lance un appel contre la stigmatisation

Kinshasa, 10 février 2025 (ACP).- Un appel a été lancé contre la stigmatisation des patients souffrant de l’épilepsie en République démocratique du Congo, par un spécialiste en neurologie, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie, célébrée le deuxième lundi de février, a-t-on appris lundi d’un entretien.

« Les personnes touchées par l’épilepsie sont souvent stigmatisées, elles sont victimes des préjugés sur le plan social. Ce qui perturbe et handicape leur intégration sociale et leur développement. Au-delà de la maladie, il y a cet aspect sociétal qu’il faut tenir compte. D’où la nécessité d’une sensibilisation de la population », a déclaré le Dr Antoine Salambo, assistant senior en neurologie au Centre Neuro-Psycho-Pathologique (CNPP).

Il a fait savoir qu’à ce jour, il n’y a pas de données épidémiologiques nationales disponibles sur l’épilepsie en RDC. Le Dr Salambo a, en outre, indiqué que des données hospitalières d’une étude menée en 1999 par le Dr Jean Marie Kashama, neurologue au CNPP, ont révélé l’incidence hospitalière de 3,79% des nourrissons et jeunes enfants admis audit centre, ajoutant que la prise en charge commence par le diagnostic clinique en rapport avec les signes que présente le patient.

« Dès que les crises surviennent plus d’une fois en l’espace de plus de 24 heures, on peut poser le diagnostic de l’épilepsie. Dans le cadre de la prise en charge, il y a des examens para cliniques que l’on peut faire pour avoir plus d’arguments sur ce diagnostic, notamment l’électro encéphalogramme ou d’autres examens qui peuvent être demandés, selon le cas, comme le scanner cérébral ou l’IRM. Le diagnostic reste essentiellement clinique », a-t-il ajouté.

« Dès que vous avez ce diagnostic d’épilepsie, vous pouvez indiquer le traitement qui est essentiellement médicamenteux. Il y a des médicaments qu’on appelle des anti-crises épileptiques qui permettent de contrôler les crises », a affirmé le Dr Salambo.

L’assistant senior en neurologie au CNPP a noté que les médicaments contre l’épilepsie sont à prendre à long terme, car il s’agit des médicaments qui se prennent pendant plusieurs années et cela n’est pas un traitement à arrêter quand on constate qu’on ne fait plus de crises.

« Au-delà du traitement médicamenteux, il y a plusieurs autres mesures d’accompagnement, notamment le respect des mesures hygiéno-diététiques, tels que bien dormir et éviter des excitants, et bien d’autres mesures qu’on recommande aux patients pour essayer de calmer leurs crises », a-t-il insisté.

Pour le Dr Salambo, en cas des causes idiopathiques (inconnues) et génétiques de l’épilepsie, on recourt à des mesures préventives secondaires, notamment éviter la prise de l’alcool, le stress et certaines disciplines sportives comme le fait d’être plongeur, ne pas conduire, le respect de temps de sommeil et du traitement, une bonne hygiène, etc.

Instituée depuis 2015, la Journée mondiale de lutte contre l’épilepsie offre l’opportunité de sensibiliser les populations à l’épilepsie et à son impact sur les individus afin de lutter contre les idées reçues et que les personnes atteintes se sentent moins seules. Cette maladie guérissable n’est pas contagieuse et elle est la deuxième maladie neurologique la plus fréquente dans le monde, selon ce médecin. ACP/JF

Author(s): acp.cd
Source: Access the article

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