RDC : un juriste dénonce l’inaction des organisations régionales face au pillage minier par le M23

Le juriste et chercheur en droit international Fabrice Saa Mbili a critiqué l’inaction des organisations régionales et de la communauté internationale face à l’occupation illégale des carrés miniers congolais par le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.

Dans une déclaration ce samedi 8 février 2025 à l’occasion d’un point de presse tenu à Béni, au Nord Kivu, il a dénoncé une posture qu’il qualifie d’« hypocrite et complice », pointant l’incohérence entre les appels au cessez-le-feu et la tolérance à l’égard de l’administration parallèle instaurée par ces rebelles dans l’est de la RDC.

« Il est inadmissible que des organisations comme l’EAC et la SADC prétendent chercher la paix alors qu’elles ferment les yeux sur l’exploitation illégale des ressources congolaises par une force étrangère », s’insurge-t-il.

Selon lui, cette crise dépasse le cadre de l’insécurité : elle constitue un pillage organisé sous couvert de diplomatie.

Violation flagrante du Code minier

Le Code minier congolais, dans ses articles 23 et 27, réserve l’exploitation des ressources naturelles à l’État et aux entités légalement établies. Or, l’occupation des sites miniers par une force rebelle viole la souveraineté nationale et favorise un commerce illicite de minerais stratégiques.

« Les organisations régionales qui restent silencieuses devant cette situation cautionnent indirectement cette spoliation », dénonce Saa Mbili.

Face à ce mutisme, il réclame une réponse ferme : le retrait immédiat du M23 non seulement de Goma, mais aussi de toutes les zones minières sous son contrôle.

Saisir la justice internationale

Fabrice Saa Mbili exhorte le gouvernement congolais à porter l’affaire devant la Cour internationale de justice (CIJ) et le Conseil de sécurité de l’ONU afin d’exiger des sanctions contre les acteurs impliqués.

« Si les organisations régionales et internationales ne posent pas cette exigence comme un préalable à tout dialogue, elles se rendent complices d’un crime économique et d’une agression contre la RDC. »

Selon lui, l’inaction internationale favorise la spoliation des ressources congolaises et affaiblit la souveraineté du pays.

« Le peuple congolais ne peut plus accepter que ses ressources servent à financer son propre malheur », conclut-il avec gravité.

Son appel rejoint les préoccupations croissantes sur l’exploitation illégale des richesses congolaises, alors que la RDC continue de subir des conflits alimentés par des intérêts économiques extérieurs.

Azarias Mokonzi

Author(s): mines.cd
Source: Access the article

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