Alors que plusieurs rapports d’experts nationaux et internationaux attribuent les tueries de plus de 2 000 personnes dans la ville de Goma aux éléments du M23 lors de la prise du contrôle de cette ville par la coalition AFC-M23 le lundi 27 février, le coordonnateur de cette coalition, Corneille Nanga, a balayé d’un revers de main toutes ces accusations, pointant à son tour les FARDC et les Wazalendo comme étant responsables.
« C’est la résistance des FARDC, des Wazalendo, mais également de quelques forces internationales qui a été à la base des morts. Parmi les morts dont on parle figurent également nos hommes (M23) que nous avons perdus », fait remarquer le coordonnateur de l’AFC.
Ignorant le nombre de civils et de militaires décédés lors de l’entrée de l’AFC-M23 à Goma, Corneille Nanga a fait savoir qu’il s’agit plutôt d’une manipulation du gouvernement congolais autour des statistiques des morts, tout en saluant la bravoure de la communauté internationale et de la Croix-Rouge pour son implication dans l’évacuation et l’enterrement des corps des victimes des affrontements entre le M23 et les FARDC en pleine ville de Goma.
Même si la responsabilité du AFC-M23 semble est niée par Corneille Nanga, la République démocratique du Congo, à travers le ministère de la Justice, vient de signer un mandat d’arrêt international contre lui.
Cette décision de la justice congolaise intervient quelques heures seulement après que la Cour pénale internationale a également lancé une demande urgente de coopération et de soumission d’informations concernant la situation qui prévaut dans la partie Est de la République démocratique du Congo.
« Le bureau de la Cour pénale internationale suit avec attention les derniers événements qui se sont déroulés en ville de Goma lors de l’entrée du M23, ainsi que les événements actuels, y compris la grave escalade de la violence au cours des dernières semaines dans l’Est de la RDC, en particulier à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, et dans ses environs. Des sources crédibles indiquent que des milliers de personnes ont été blessées et des centaines tuées à Goma et dans ses environs, y compris des civils et des soldats », indique le document de la CPI.
Pendant ce temps, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, la coalition AFC-M23 ne cesse d’intensifier ses attaques fait actuellement une progression inimaginable dans le Sud-Kivu, sur la route qui mène vers le chef-lieu, Bukavu.
Anselme Syangoma
Author(s): tazamardc.net
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