Après le contrôle de la ville de Goma par les éléments du M23, la division de la santé communique le nombre de dépouilles mortelles retrouvées gisant au sol à 773 et près de 3 000 blessés, conséquence d’une guerre en pleine ville. Quelques jours après, le bilan se rapproche de 3 000 morts selon l’ONU et le gouvernement congolais.
Ce bilan est rejeté par la force révolutionnaire, conduite par Corneille Nangaa. Le M23 et ses alliés déclarent plutôt plus de 2 500 morts, dont des éléments des FARDC et leurs alliés Wazalendo. Comme dans leur refrain éternel, ils y ajoutent aussi les FDLR. Pour Lawrence Kanyuka, appuyé par Bertrand Bisimwa, « Kinshasa doit arrêter d’engager la polémique honteuse autour des morts de Goma ». Selon lui, « les corps qui jonchaient les rues de Goma, ramassés par les services sanitaires, conservés à la morgue de l’hôpital de Goma avant l’inhumation, sont bel et bien ceux des soldats des FARDC et de leurs alliés ».
Face à cette obscurité des faits, malheureusement, des journalistes ont été interdits par les rebelles de filmer l’enterrement des victimes, à l’exception de deux agences de presse internationales, pour enquêter véritablement afin de donner une logique véridique sur l’identité des morts. En dépit de ces zones d’ombre, personne n’est en mesure de certifier en toute indépendance, en cette période de tension, le bilan et d’arriver à dissocier les militaires congolais, leurs alliés et les populations civiles.
Par ailleurs, des sources indépendantes qui préfèrent garder l’anonymat précisent que le bilan est trop lourd et pourrait même s’approcher de 3 500 morts. « La Croix-Rouge est tellement débordée face à la décomposition des corps », a-t-elle révélé.
Cette source attribue la plus grande responsabilité à la communauté internationale, qui devrait user de son influence pour éviter des affrontements au cœur d’une ville très peuplée. « Le pire auquel la communauté internationale devrait assister, face à son impuissance complice d’éviter une guerre en pleine ville peuplée de Goma, est là », poursuit notre source.
Outre la situation criante des milliers de morts, les hôpitaux de Goma sont vertigineusement submergés par les blessés par armes, dont d’autres pourraient alourdir le chiffre communiqué, par manque de médicaments, de matériel et d’une très bonne prise en charge.
Azarias Mokonzi
Author(s): tazamardc.net
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