Un rapport publié ce lundi 3 février par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) dresse un tableau alarmant de la situation sécuritaire et humanitaire dans la province du Nord-Kivu. Les récents combats à Goma et ses environs ont causé des pertes humaines et des d’importants dégâts matériels.
Selon le rapport, au moins 900 personnes ont été tuées et environ 2 880 blessées lors des affrontements. De nombreux corps jonchent encore les rues de Goma, augmentant le risque de propagation de la mpox (variole du singe) dans la ville. Cette situation sanitaire critique inquiète les autorités et les organisations humanitaires.
Dans le territoire de Nyiragongo, la quasi-totalité des sites de déplacés situés sur l’axe Kanyaruchinya ont été détruits et vidés de leurs occupants. Les installations d’eau, les latrines et les structures de santé ont également été ravagées. Les déplacés qui s’étaient réfugiés à Goma, ont commencé à retourner dans leurs localités d’origine sur l’axe Kibumba – Rutshuru, malgré les risques pour leur sécurité.Le rapport signale une augmentation des actes de criminalité à Goma. Le 1er février, plusieurs cas de pillages ont été rapportés, notamment le vol de véhicules appartenant à la Division provinciale de la Santé (DPS) et une ONG partenaire du HCR.
Le 2 février, un autre véhicule d’ONG a été emporté par des hommes armés. Bien que ces incidents n’aient pas été accompagnés de violences, ils témoignent du niveau d’insécurité dans la zone.
Des éléments armés auraient également profité du chaos pour perpétrer des pillages et des viols dans les quartiers de Majengo, Virunga, Birere, ainsi qu’autour de l’aéroport et du rond-point Instigo. Plusieurs entrepôts d’organisations humanitaires, notamment ceux du PAM, du CICR, de MSF, du HCR et de l’OMS, ont été pillés. Les ONG Medair, Concern, Action Contre la Faim et Oxfam ont également été ciblées les 28 et 29 janvier.
Malgré les tensions, les activités économiques reprennent progressivement dans plusieurs quartiers de Goma. Les commerces et boutiques pillés ont commencé à nettoyer les déchets et à évaluer les dégâts. Cependant, les écoles et universités restent fermées, et l’accès à internet demeure coupé. La réouverture de la frontière de la Grande Barrière avec Rubavu, au Rwanda, facilite les mouvements de population.
Le rapport fait état des dégâts considérables, notamment à la Petite Barrière, dans le quartier Mapendo, où de nombreuses habitations ont été endommagées lors des affrontements. La situation reste critique pour les populations locales, qui continuent de subir les conséquences des violences.
Author(s): radiookapi.net
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