Le député national Élie Vaghumawa a dénoncé, ce lundi 3 février 2025, la passivité de la communauté internationale face à ce qu’il qualifie de « guerre des minerais » menée par le Rwanda en République Démocratique du Congo. S’exprimant lors d’une manifestation organisée par la société civile de Beni contre l’agression rwandaise, il a exhorté le gouvernement congolais à renforcer les mesures de protection des ressources minières du Nord-Kivu et d’autres régions du pays.
Des minerais pillés et déclarés « minerais de sang »
Tout en saluant les efforts déployés par l’État congolais pour sécuriser ses ressources minières, l’élu du territoire de Beni estime que ces efforts doivent être intensifiés. Il rappelle que le Code minier révisé prévoit des dispositions essentielles pour la traçabilité des minerais exportés de la RDC et pour lutter contre l’exploitation illicite.
« Tous les minerais issus des carrés miniers situés dans les zones occupées par l’ennemi sont désormais considérés comme des minerais de sang et donc non vendables sur le marché international », a-t-il affirmé.
Une complicité internationale dénoncée
Vaghumawa accuse le président rwandais Paul Kagame et ses alliés, dont Nanga et les rebelles du M23, d’occuper illégalement plusieurs sites miniers dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, exploitant ainsi les richesses congolaises au profit du Rwanda et des multinationales.
Face au silence de la communauté internationale, il exprime son indignation :
« Nous disons stop à cette passivité ! La communauté internationale observe non seulement le pillage de nos minerais, mais aussi la barbarie du Rwanda, sans réagir. Nous faisons face à une guerre des minerais et nous n’allons pas lâcher. Si cette inertie persiste, le peuple congolais prendra ses responsabilités, mais nous voulons éviter d’en arriver là. Il est temps que la communauté internationale sorte de son amnésie et prenne conscience de cette agression. Nous refusons une politique de deux poids, deux mesures ! »
Depuis le début du conflit, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de plusieurs sites miniers stratégiques, exacerbant l’instabilité et alimentant le pillage des ressources congolaises.
Azararias Mokonzi
Author(s): mines.cd
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