RDC : Interdiction de la navigation sur le lac Kivu pour les petites embarcations en raison de l’insécurité

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Chirimwami a annoncé, ce mercredi, l’interdiction de la navigation diurne et nocturne des petites embarcations, telles que les pirogues sur le lac Kivu entre les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, jusqu’à nouvel ordre. Cette décision fait suite à la détérioration de la situation sécuritaire aux abords de la ville de Goma, causée par l’avancée du M23, soutenu par des forces rwandaises.

Les services spécialisés ont été instruits de faire respecter strictement cette mesure, et des sanctions sévères sont prévues pour les contrevenants. « Les populations doivent comprendre que cette interdiction vise à garantir leur sécurité dans un contexte où la menace ennemie persiste », a déclaré le gouverneur Chirimwami.

Cette annonce intervient alors que des affrontements intenses entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 se poursuivent dans les territoires de Kalehe (Sud-Kivu) et de Masisi (Nord-Kivu). Ces combats ont provoqué une nouvelle vague massive de déplacements de populations, exacerbant une situation humanitaire déjà critique.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), plus de 178 000 personnes ont été nouvellement déplacées depuis l’escalade récente des violences, notamment après la chute des cités de Bweremana, Minova et Kalungu aux mains du M23. À Goma, des quartiers comme Lac Vert et Mugunga connaissent une panique généralisée, avec des habitants cherchant refuge au centre-ville.

Le président de la société civile du groupement Kamuronza-Sake, Mwisha Busanga Léopold, a appelé le gouvernement à agir rapidement pour récupérer les zones occupées et organiser une assistance efficace pour les déplacés. « La route Sake-Goma est jonchée de familles désorientées qui ne savent pas où aller. Nous exhortons Kinshasa à dépêcher le chef d’état-major général des FARDC à Goma pour évaluer la situation sur le terrain », a-t-il déclaré.

En date du 31 décembre 2024, la province du Sud-Kivu comptait 1,67 million de déplacés internes, selon les données d’OCHA. Les dernières violences ont encore amplifié la précarité des populations locales, renforçant la nécessité d’une intervention humanitaire d’urgence.

Author(s): actualite.cd
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