Pénurie de carburant au Lualaba et au Haut-Katanga : une crise qui pèse sur les populations

Depuis trois jours, les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga font face à une pénurie sévère de carburant, perturbant la vie quotidienne et l’économie locale. Cette crise, marquée par une rareté de l’essence, impacte particulièrement les chauffeurs de taxi et les activités économiques dépendant de l’énergie.

Avant la pénurie, un litre de carburant se vendait à 4 000 Francs congolais (FC). Aujourd’hui, ce prix a doublé pour atteindre 8 000 FC voire 10.000 FC, rendant la situation insoutenable pour les habitants, notamment les chauffeurs de taxi, qui peinent à maintenir leurs activités.

Samuel Habiba, qui preste à Kolwezi, témoigne :

« Nous devons faire de longues files d’attente dans les stations-service pour trouver du carburant. Et même quand nous en trouvons, le prix est tellement élevé qu’il est difficile de faire des bénéfices. Avec 10 000 FC le litre chez les Kadhafis, nos revenus ne suffisent plus pour nourrir nos familles. »

De son côté, Jean Nawej, un autre chauffeur de taxi, exprime son désarroi :

« C’est compliqué pour nous. Avant, je faisais au moins 80 000 FC par jour, mais maintenant, après avoir acheté le carburant, il ne reste presque rien. Si ça continue comme ça, beaucoup d’entre nous devront arrêter de travailler. »

Les causes de la crise

La pénurie actuelle n’est pas liée à une hausse des prix internationaux, mais plutôt à des contraintes administratives et douanières. Selon Padou Kasela, directeur provincial de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) au Lualaba, cette situation est le résultat de nouvelles procédures mises en place par la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA).

« Il n’y a pas de pénurie du carburant, c’est une situation un peu passagère. Il y a une procédure au niveau de la DGDA qui ne permet pas que le carburant importé entre normalement dans la province du Lualaba. Pour chaque importation, il faut souscrire à une garantie douanière. Cela alourdit non seulement la procédure à la douane, mais aussi le coût d’importation, alors que la structure qui fait la régulation des prix du carburant dépend du ministère national de l’économie. »

Padou Kasela ajoute également que « souscrire à des garanties douanières demande de négocier avec votre banquier, et cela engendre des frais qui dépendent du montant des importations. Cela représente beaucoup d’argent. Voilà pourquoi il est difficile de continuer. Nous sommes en train d’échanger avec les autorités provinciales, notamment le Gouverneur du Haut-Katanga Jacques Kyabula, pour trouver des solutions à ce problème et éclairer l’opinion publique. »

Des conséquences économiques et sociales alarmantes

Ces conséquences ne se limitent pas aux seuls chauffeurs de taxi. Les prix des biens et des services augmentent, notamment à cause des coûts de transport. Les petits commerçants, qui dépendent des taxis et camions pour acheminer leurs marchandises, se retrouvent également en difficulté.

De nombreux habitants dénoncent un manque de communication et de solutions rapides de la part des autorités compétentes. À Kolwezi, les habitants appellent à des mesures immédiates pour alléger les contraintes administratives et faciliter l’approvisionnement en carburant.

Une lueur d’espoir ?

Malgré la gravité de la situation, des discussions sont en cours entre la FEC, la DGDA, les autorités provinciales et nationales pour trouver une issue. En attendant, la population des deux provinces continue de subir les répercussions de cette crise.

Dans un contexte où les prix élevés affectent directement le pouvoir d’achat des citoyens, la résolution rapide de cette pénurie est devenue une priorité. Les chauffeurs, commerçants et habitants espèrent que des mesures concrètes seront mises en œuvre rapidement pour rétablir un approvisionnement normal en carburant et stabiliser les prix.

Timothée Prince ODIA

Author(s): actualite.cd
Source: Access the article

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