Haut-Katanga : voici les raisons de la grève des pétroliers à Lubumbashi et Likasi

La fermeture de plusieurs stations-service au Haut-Katanga a suscité une vive inquiétude parmi les habitants de cette province du sud-est de la République démocratique du Congo. Le gouverneur Jacques Kyabula a reçu une délégation des pétroliers membres de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) pour analyser cette situation depuis le début de la semaine, trois jours après la fermeture des stations.

Joseph Twite, président du comité des pétroliers de la FEC qui s’est exprimé à la presse à l’issue de cette rencontre le mardi 21 janvier 2025, a expliqué que la fermeture des stations-services ne veut pas dire que les pétroliers sont en grève.

« Aucun mot d’ordre de grève n’a été lancé », a assuré Joseph Twite au micro tendu par 7SUR7.CD tout en précisant que la pénurie d’essence dans la région s’explique par plusieurs facteurs externes et internes, à la fois complexes et interconnectés.

Parmi les raisons externes, il y a :

– Les tensions sur les stocks régionaux : des alertes émises dès décembre 2024 par les fournisseurs d’essence en Tanzanie et au Mozambique faisaient état d’une baisse prévue des approvisionnements.

– L’incendie de la raffinerie NATREF en Afrique du Sud : cet incident, survenu le 4 janvier 2025, a paralysé une importante source de raffinage, avec une reprise estimée au 21 février prochain.

– Des taxes dissuasives au Zimbabwe : les cargaisons en transit doivent désormais payer des droits à l’entrée et attendre des remboursements tardifs à la sortie. Cela oblige les transporteurs à emprunter des itinéraires détournés par le Mozambique.

– Rareté des camions-citernes : la Zambie a réquisitionné un grand nombre de camions pour sécuriser ses besoins, réduisant ainsi la disponibilité pour le Haut-Katanga et le Lualaba.

Dans la foulée, le président des pétroliers de la FEC a insisté sur les facteurs internes qui ont fragilisé davantage la vente de carburant dans le Haut-Katanga, dont :

– Carence des scellés électroniques : ces dispositifs, indispensables pour sécuriser le transit des cargaisons, manquent cruellement aux postes frontaliers de Kasumbalesa et Mokambo.

– Lenteur administrative : la gestion des documents douaniers reste un frein majeur à la fluidité des importations.

Face à cette crise, les échanges entre les pétroliers et le gouverneur ont permis d’identifier quelques pistes de solutions, notamment l’optimisation de la gestion des stocks. Le gouverneur Jacques Kyabula a exhorté les opérateurs à éviter les ventes en grande quantité (bidons et fûts) pour préserver les réserves locales. Il y a également l’accélération des procédures douanières et le respect des prix officiels.

Malgré ces défis, Joseph Twite s’est voulu rassurant : « Cette crise est passagère. Les approvisionnements reprendront leur cours normal dans les semaines à venir. » Il a également rappelé que les stocks de gasoil (mazout) restent suffisants dans la province, ce qui atténue partiellement l’impact sur certaines activités économiques.

Depuis le samedi 19 janvier dernier, les station-services n’ont pas ouvert leurs portes pendant au moins trois jours dans les villes de Lubumbashi et Likasi. Ce mercredi, au moins 50% des stations ont repris leurs activités de vente de carburant selon le ravitaillement comme promis par le président du comité des pétroliers de cette entité.

Patient Lukusa, à Lubumbashi

Author(s): 7sur7.cd
Source: Access the article

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