Face à la situation sécuritaire dégradante à l’Est du pays, le coordonnateur de l’ONG-Asbl Jeunes Patriotes Consolidateurs de la Paix (JPCP) appelle le gouvernement à adopter des mécanismes de contrôle sur les acteurs politiques, toutes tendances confondues, œuvrant à l’intérieur du pays, afin d’empêcher l’insurrection contre la République.
Il l’a déclaré ce mardi 21 janvier 2025 à Tazamardc.net, dénonçant la légèreté avec laquelle les services de renseignements traitent les questions sécuritaires. Pour Benjamin Asimoni, il est incompréhensible et inadmissible que des hauts fonctionnaires de l’État développent des contacts à l’étranger, tout en étant au pays, dans le but de déstabiliser l’intégrité territoriale, sans que les services de sécurité et de renseignements ne s’en rendent compte. Ce dernier fait référence au cas de Corneille Nanga, ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), devenu par surprise seigneur de guerre à l’Est du pays.
« Il n’y a aucune maîtrise et aucun contrôle sur les acteurs de la scène politique. Comment est-il possible que la rébellion se métamorphose par des acteurs politiques à l’intérieur du pays ? Un Corneille Nanga, qui vient d’un circuit très maîtrisable, qui vient d’une haute fonction, devrait normalement être stratégiquement contrôlé par les services secrets. Comment a-t-il pu entretenir des relations jusqu’à bâtir son empire dans le Petit Nord, puis envahir une partie du Grand Nord-Kivu ? », s’est-il interrogé.
Pour lui, « C’est une grande légèreté, inacceptable. Il y a d’autres actes qu’on peut observer. Comment peut-on saboter le Palais de la Nation avec cette tentative de coup d’État raté ? Cela montre que même les institutions ne sont pas protégées, et encore moins le peuple. Ici, le peuple et les institutions sont tous menacés, ce qui nous amène à comprendre qu’il y a une inexistence de l’État », a-t-il expliqué, estimant que les services de sécurité ne font presque rien.
« Il y a d’autres politiciens qui ont rejoint Corneille Nanga sans que les services de sécurité ne s’en rendent compte, et les recrutements se poursuivent en Ituri, sans que cette bêtise ne puisse être empêchée. Comment peut-on avoir des infiltrés dans nos milieux pour recruter des jeunes au sein des rébellions ? », regrette Benjamin Asimoni, qui recommande au gouvernement de faire de la question sécuritaire une priorité.
Cette réaction sonne comme une interpellation aux dirigeants à appréhender le circuit sécuritaire du pays avec beaucoup plus de sérieux et sans amateurisme, afin d’empêcher des insurrections contre l’État.
Azarias Mokonzi
Author(s): tazamardc.net
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