Le couvre-feu décrété par le gouvernement provincial du Haut-Katanga est entré en vigueur lundi 20 janvier dernier.
Cette mesure vise à répondre à la montée inquiétante de l’insécurité dans ladite province, caractérisée par une recrudescence des attaques contre les citoyens.
Cependant, Justicia Asbl, une organisation de défense des droits humains, appelle à un encadrement strict de cette initiative pour éviter tout abus et assurer son efficacité.
Dans un communiqué publié le même jour et dont une copie est parvenue mardi à 7SUR7.CD, Maître Timothée Mbuya, président de Justicia Asbl, a salué cette décision comme une réponse appropriée à la situation sécuritaire préoccupante dans cette partie de la République démocratique du Congo.
« Le couvre-feu, appuyé par des opérations de bouclage, est une stratégie importante pour rétablir l’ordre et protéger les citoyens contre les actes barbares des malfaiteurs qui défient l’autorité provinciale », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, cet acteur de la société civile a souligné que sans des mesures de suivi et d’encadrement rigoureuses, le couvre-feu pourrait non seulement échouer à atteindre ses objectifs, mais aussi générer des abus de pouvoir au détriment de la population.
Dans l’optique de garantir une mise en œuvre transparente et respectueuse des droits humains, Justicia Asbl formule plusieurs recommandations dont fixer une limite temporelle claire ; créer une commission de suivi et de contrôle chargée de recevoir les plaintes pour prévenir tout abus commis par les forces de l’ordre ; mettre en place un numéro vert accessible gratuitement pour signaler des abus ou obtenir des informations sur le couvre-feu ; superviser les patrouilleurs par des équipes mobiles mais aussi garantir la gratuité des autorisations spéciales pour les travailleurs de nuit et autres personnes nécessitant des déplacements pendant les heures du couvre-feu.
Justicia Asbl exprime également son inquiétude concernant une éventuelle utilisation de cette mesure comme prélude à un état de siège.
« Nous craignons que ce couvre-feu ne devienne un outil pour restreindre les libertés fondamentales des citoyens, surtout dans un contexte marqué par des débats sensibles autour de la révision constitutionnelle », a averti Maître Timothée Mbuya tout en plaidant pour une coopération étroite entre les autorités et la société civile, afin que le couvre-feu contribue à rétablir l’ordre tout en respectant les droits fondamentaux des citoyens.
Le couvre-feu est entré en vigueur dans les villes de Lubumbashi et Likasi depuis hier lundi 20 janvier de minuit à 5h du matin. Malgré son instauration, des coups de balles ont été entendus dans la nuit du lundi à ce mardi aux quartiers Golf Karavia et Tshamalale.
Patient Lukusa, à Lubumbashi
Author(s): 7sur7.cd
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