Percée des rebelles du M23 au Sud-Kivu: Kalehe pris en étaux par un phénomène humanitaire exécrable

L’expansion de la guerre du M23 en territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, ne cesse d’inquiéter plus d’un citoyen congolais. Samedi 18 janvier dernier, ce fut autour de l’agglomération de Lumbishi de passer sous le contrôle de la rébellion du M23. Cela a poussé la société civile locale à sortir de son silence et à alerter les autorités compétentes sur ce que la percée des rebelles représente comme danger pour cette partie du territoire national.

« L’agglomération de Lumbishi, village de Lowa-Numbi, groupement de Buzi, chefferie de Buhavu dans notre territoire de Kalehe, est passée sous le contrôle des rebelles du M23 depuis hier, samedi 18 janvier 2025, vers 17h30, et depuis la matinée du dimanche 19 janvier 2025, les combats s’intensifient du côté de Rugeshi-Bihovu et sur la colline de Bukumba. Toute la journée, c’est-à-dire, les agglomérations de Shanje et Numbi sont dans le viseur de l’ennemi », avertit la société civile dans sa déclaration.

Sur le plan humanitaire, dans sa déclaration, la société civile signale le mouvement de la population de Kashovu, Luzirantaka, Nganjo, Lubono, Lumbishi… vers Shanje, Numbi et Tushunguti/Ziralo, tous des villages et agglomérations du territoire de Kalehe.

Ainsi, face à cette situation, la société civile réclame la prédisposition de moyens humanitaires conséquents, afin d’éviter le drame qui se profile à l’horizon. « Nous demandons au gouvernement congolais et aux partenaires humanitaires d’envisager urgemment des assistances pour plus de 200 000 déplacés dans les différentes entités citées », explique Delphin Birimbi, président du Bureau de Coordination du Cadre de Concertation Territorial de la Société Civile de Kalehe (CCTSC Kalehe).

D’autre part, nombreux sont les observateurs qui ne cessent de s’interroger sur cette situation humanitaire et sur le comportement des autorités congolaises.

Sous anonymat, un observateur propose que Kinshasa devrait peut-être accepter de négocier avec la rébellion, ne fût-ce que pour sauver des vies en péril.

« Je ne comprends toujours pas le refus de négocier de la part du gouvernement congolais. Il est nettement clair qu’en première ligne, nous sommes incapables de faire face à la puissance de feu des rebelles. Par amour de Dieu et par compassion envers les peuples meurtris, en bon père de famille, le gouvernement congolais doit à tout prix négocier. C’est ce que je pense », déclare ce citoyen congolais, originaire de Masisi.

« Cette guerre, nous la connaissons. En 2013, nous avions négocié et nous étions parvenus à mettre fin à l’hémorragie », a-t-il ajouté.

Face à l’intensification des combats et à l’urgence humanitaire croissante, les appels à une action rapide et concertée se multiplient. Si certains plaident pour une solution diplomatique, d’autres insistent sur la nécessité de renforcer les capacités militaires nationales pour contrer cette menace. Une chose est certaine : l’inaction, qu’elle soit politique ou humanitaire, risque d’aggraver une situation déjà critique, laissant des milliers de familles congolaises dans une incertitude insoutenable.

Franck Kaky

Author(s): tazamardc.net
Source: Access the article

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Accepter les Notifications pour ne pas rater les news de la RDC OK No