Vers un mariage Rio Tinto et Glencore, deux géants miniers

Les géants miniers Rio Tinto et Glencore sont en discussions préliminaires en vue d’une éventuelle fusion, selon des sources proches du dossier. Selon Bloomberg, si cette union venait à se concrétiser, elle donnerait naissance à un mastodonte minier sans précédent, capable de rivaliser avec le leader du secteur, BHP.

Les deux entreprises présentent des profils complémentaires. Rio Tinto est réputé pour ses vastes réserves de minerai de fer, tandis que Glencore est un acteur majeur sur le marché du cuivre et du charbon. Une fusion permettrait de diversifier les activités de chacune et de créer de nouvelles synergies. Cependant, les cultures d’entreprise très différentes des deux groupes pourraient constituer un obstacle majeur à la réussite d’une telle opération, note la même source.

L’histoire des relations entre Rio Tinto et Glencore est marquée par des rapprochements et des éloignements. Une première tentative de fusion avait échoué en 2014. Depuis, les deux entreprises ont suivi des trajectoires divergentes, Rio Tinto se concentrant sur la transition énergétique et Glencore sur le développement de ses activités dans les métaux de base.

La réalisation d’une telle fusion serait complexe et soumise à de nombreuses conditions. Les autorités de la concurrence seraient susceptibles de s’opposer à une opération de cette envergure, notamment en raison des risques de concentration du marché. De plus, les actionnaires de chaque entreprise pourraient ne pas être d’accord sur les modalités de l’opération.

Les enjeux sont importants pour les deux groupes.

Rio Tinto, avec ses 103 milliards de dollars de capitalisation boursière, bénéficie actuellement d’un plan de croissance ambitieux, notamment dans le cuivre, le minerai de fer et le lithium. Glencore, valorisé à environ 55 milliards de dollars, a de son côté dû faire face à des défis liés à sa réputation, ayant payé plus de 1,5 milliard de dollars pour régler des affaires de corruption, rappelle Bloomberg.

Le fonds souverain du Qatar est son deuxième actionnaire le plus important, après Ivan Glasenberg.

« Il n’est pas évident de savoir quelle est la motivation de Rio à ce stade, compte tenu de la divergence stratégique entre les deux entreprises », a déclaré Ben Davis, analyste chez RBC Capital Markets. « Pour Glencore, cela offre potentiellement à ses principaux actionnaires une voie de sortie. » En effet, Rio Tinto a souligné à plusieurs reprises sa volonté de se concentrer sur des projets durables et à faible émission de carbone, tandis que Glencore a été critiqué pour son activité dans le charbon.

Pierre Kabakila

Author(s): mines.cd
Source: Access the article

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