Exploitation illicite de l’or au Sud-Kivu : Congo Nouveau réclame justice et transparence

L’organisation Congo Nouveau, membre du consortium Congo N’est Pas à Vendre (CNPAV), a exprimé son indignation face à l’implication présumée de ressortissants chinois dans l’exploitation illicite de l’or au Sud-Kivu. Dans un communiqué de presse publié ce vendredi 17 janvier, l’organisation dénonce également l’exfiltration de ces individus vers la Chine sans qu’ils aient été entendus par la justice congolaise, un fait qui suscite de vives préoccupations.

Selon les faits rapportés, le 20 décembre 2024, 17 ressortissants chinois accompagnés de six Congolais (interprètes et chauffeurs) ont été interceptés dans le village de Karhembo, en territoire de Walungu. Ces individus auraient exploité de l’or illégalement pendant quatre ans. Présentés à la presse par le ministre provincial des Finances, ils ont ensuite été placés sous la garde de la Direction Générale des Migrations (DGM). Cependant, au lieu d’être soumis à des auditions judiciaires, ils ont été exfiltrés via la frontière rwandaise, soulevant de nombreuses interrogations sur les complicités au sein des autorités locales.

Un autre incident survenu le 4 janvier 2025 met en lumière l’ampleur du phénomène. Trois autres ressortissants chinois ont été arrêtés avec une somme de 400 000 dollars américains et 10 lingots d’or. Ces faits, selon Congo Nouveau, illustrent une exploitation systématique des ressources naturelles de la RDC, au détriment des populations locales.

« Ces pratiques illégales privent les communautés de leurs droits légitimes sur les richesses naturelles et freinent le développement du pays. Nous demandons des mesures rigoureuses pour éradiquer ce fléau », déclare Emmanuel Ndimwiza, team leader du département des ressources naturelles au sein de cette organisation.

Pour faire la lumière sur ces événements, Congo Nouveau recommande :

La mise en place d’une enquête parlementaire pour identifier les responsables au Sud-Kivu. La traduction en justice des auteurs et complices impliqués dans cette exploitation illicite. Des enquêtes approfondies pour démanteler les réseaux similaires à l’échelle nationale. Un engagement renforcé des autorités congolaises contre l’exploitation illégale des minerais.

L’organisation prévient qu’en cas d’inaction ou d’enquêtes complaisantes, elle considèrera que la complicité remonte jusqu’au sommet de l’État. Elle promet de porter cette affaire à l’attention de l’opinion nationale et internationale, rappelant l’engagement de la RDC envers l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE).

Cette affaire met une fois de plus en lumière les défis liés à la gouvernance des ressources naturelles en RDC, où la corruption et les pratiques illicites continuent de priver les populations de leur droit à des services sociaux de base, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures.

Franck Kaky

Author(s): tazamardc.net
Source: Access the article

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