Comme l’ont révélé les experts des Nations unies dans leur récent rapport sur la situation sécuritaire publié le mercredi 8 janvier 2025, l’armée congolaise a confirmé l’alliance de Thomas Lubanga avec la coalition rebelle AFC-M23, opérant au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo.
Selon le lieutenant Jules Ngongo Tshikudi, porte-parole de l’armée en Ituri, ce leader, désormais considéré comme un seigneur de guerre, est activement impliqué dans le recrutement et la formation de jeunes pour renforcer les rangs des rebelles du M23. Il a précisé que, lors des affrontements avec les FARDC, plusieurs jeunes recrutés en Ituri ont déjà perdu la vie, tandis que d’autres errent, désorientés, dans une zone où ils ne savent pas comment échapper à ce piège.
« Les rouleaux compresseurs des FARDC ont foudroyé tous ces jeunes gens. Les témoignages sont clairs : beaucoup sont morts, et d’autres se retrouvent dans des directions inconnues. Ils sont dispersés comme des abeilles, et on est en train de les ramasser au Nord-Kivu comme des chenilles », a déclaré le lieutenant Ngongo. Il a également pointé du doigt plusieurs complices déjà identifiés.
« Le docteur Tungulo est aussi impliqué. De la même manière, lui, il recrute les enfants de Banyali-Kilo, tandis qu’à Mahagi, c’est David Unyerto qui est engagé. Vous recrutez ces jeunes pour vos propres intérêts, mais la justice finira par vous rattraper », a-t-il insisté.
De la manipulation et de la ruse
Certains jeunes capturés sur le front, menottés et interrogés, ont révélé que les recrutements en Ituri se déroulent sur fond de manipulation et de tromperie. Plusieurs ont désigné Thomas Lubanga comme le pilier de ce système. L’un d’eux a raconté qu’il s’était vu promettre une opportunité d’apprendre l’anglais à Kampala, avant de se retrouver, à son insu, enrôlé dans les rangs des rebelles.
« J’étais dans un blocus, et on m’a convaincu de suivre une formation qui, soi-disant, allait changer ma vie. Un sensibilisateur, sous les ordres de Thomas Lubanga, est venu nous recruter. En visite familiale à Bunia, j’ai appris qu’il y avait un recrutement pour des jeunes courageux désireux d’étudier à Kampala. On nous a embarqués avec plusieurs jeunes, mais une fois sur place, on nous a dit que nous allions à Bunagana. Ne connaissant pas cet endroit, je pensais qu’il s’agissait d’une grande ville. Mais en y arrivant, j’ai compris qu’on m’avait dupé, et c’est ainsi que je me suis retrouvé dans les rangs des rebelles », ont témoigné deux jeunes d’Ituri.
Nos sources indiquent que ces recrutements ne se limitent pas aux grandes agglomérations ou aux universités. Ils s’opèrent également dans les camps de déplacés, toujours avec des méthodes de manipulation et de ruse.
Azarias Mokonzi
Author(s): tazamardc.net
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