Alors que la tension reste vive entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, en raison de la guerre menée par les rebelles du M23, que Kinshasa accuse d’être soutenu par Kigali, la médiation angolaise semble avoir atteint ses limites. Ce jeudi 9 janvier 2025, le président Paul Kagame a annoncé le retrait du Rwanda des négociations en cours avec la RDC.
Sans détour, Paul Kagame a désigné João Lourenço, le médiateur angolais, comme le principal obstacle à la réussite des discussions. Il a dénoncé ce qu’il considère comme un traitement inéquitable de la part de Lourenço. Selon lui, un changement de médiateur est impératif pour espérer un dénouement positif. « Il est temps de chercher une autre personne, et non le président angolais », a-t-il affirmé, qualifiant le processus de Luanda d’improductif. Il a insisté sur l’urgence d’adopter une nouvelle approche pour résoudre cette crise.
Dans son discours, Paul Kagame a également fustigé ce qu’il perçoit comme une attitude partiale de la communauté internationale envers le Rwanda. Il a critiqué le fait que certaines interventions militaires étrangères en RDC soient tolérées, tandis que celles du Rwanda, notamment dans la traque des FDLR, des rebelles qualifiés de génocidaires par Kigali, sont systématiquement condamnées.
« Ils ont permis à l’Ouganda d’envoyer ses troupes pour combattre l’ADF, et au Burundi d’intervenir discrètement en RDC contre des groupes armés ciblés. Mais lorsque le Rwanda agit, ils s’y opposent », a-t-il déclaré, manifestant une profonde frustration.
Peu habitué à se confier sur les tensions entre la RDC et le Rwanda, Paul Kagame, à travers cette intervention, a laissé entrevoir les frustrations internes qui secouent Kigali. Son discours révèle non seulement une perte d’influence diplomatique, mais aussi une posture affaiblie dans cette crise. Ses propos laissent transparaître une image d’homme politique acculé, exposé aux critiques et aux sanctions.
Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo reste marquée par une escalade de violences dans des territoires contrôlés par les rebelles du M23, accusés de bénéficier du soutien du Rwanda.
Azarias Mokonzi
Author(s): tazamardc.net
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