Après Moïse Katumbi, Joseph Kabila a échangé du 16 au 17 décembre 2024 dernier avec l’opposant Claudel Lubaya à Addis-Abeba en Ethiopie. Les échanges avaient porté essentiellement sur la question sécuritaire et politique du pays, selon le communiqué qui a conclu leurs échanges et parvenu à Tazamardc.net ce lundi 06 Janvier 2025.
En effet, tout en déplorant la persistance de l’insécurité dans l’Est du pays, Kabila et Lubaya ont déploré l’absence de lisibilité et d’efficacité dans la gestion de la situation sécuritaire au pays tant sur les plans militaires, politiques, diplomatiques que sur l’approche globale.
« S’agissant particulièrement de la situation sécuritaire, il y a lieu de relever que sa gestion manque de lisibilité et d’efficacité. Les limites de cette gestion sont évidentes tant sur les plans militaires, politique, diplomatiques sir sur l’approche globale. Les choix et décisions hasardeux, les tâtonnements et les essai-erreurs sont à la base de l’impasse actuelle. Le pouvoir en place porte davantage son choix sur les forces étrangères, les milices et les mercenaires au détriment de nos forces armées. Or comme dans le passé w l’expérience a montré qu’organisées, soutenues et dotées des moyens conséquents, les FARDC sont à même de défendre l’intégrité de notre territoire face aux menaces d’où qu’elles viennent », lit-on dans ce communiqué.
Kagame loin du speech
Comme dans un échange récent avec Katumbi, Kabila a encore ignoré les rebelles du M23 et Kagame et a chargé Tshisekedi ensemble avec son hôte.
« Il est de notoriété publique que le Président sortant Tshisekedi a, pour son intérêt personnel, détruit les fondements de notre Nation qu’il est pourtant censé protéger. Nous déplorons le fait que face à l’insécurité généralisée, aux millions de Congolais déplacés par la guerre et en errance, à la misère grandissante, à l’inflation galopante, à la montée du chômage et au désespoir, le président sortant, Monsieur Félix Tshisekedi, ait fait le choix de diviser davantage notre Nation par des propos dénués de sens et par des discours incendiaires sur fond de mensonges, manipulations, injures publiques et diabolisation ».
Ils ont également fustigé la cathastrophe humanitaire causée à la suite de cette situation sécuritaire aggravante, exprimant leur solidarité envers les populations victimes.
« Nous avons déploré la persistance de la crise sécuritaire qui se vit dans l’Est, aggravée par une gouvernance chaotique, entraînant une catastrophe humanitaire sans précédent : 7 millions de déplacés internes, 1 million de réfugiés dans les pays voisins. A ce propos, nous exprimons notre solidarité envers les populations victimes de la guerre et nous lançons un appel à la mobilisation nationale en faveur des populations abandonnées. A l’unanimité, nous avons convenu de tout mettre en œuvre pour faire échec à la dictature en cours et ce, en vertu de l’article 64 de notre Constitution. Ce dernier demeure notre seul et ultime rempart contre toute manœuvre visant à confisquer et à exercer le pouvoir en violation de la Constitution », ont fait savoir, Kabila et Lubaya.
Ce que doivent faire les opposants
Certes que la gestion de la guerre peut connaître certaines défaillances comme dans le passé lorsque Kabila était aux affaires, mais ignorer tacitement Kagame et s’apprendre fortement à Tshisekedi, laisse réfléchir, a indiqué un analyste politique qui a requis l’anonymat.
« La gestion de la guerre sous Félix Tshisekedi connait plusieurs défaillances, comme à l’époque de Kabila. Mais ignorer dans toutes les rencontres Kagame et s’apprendre fortement à Félix Tshisekedi. Pourquoi ces opposants ne peuvent-ils pas, adopter l’attitude de Fayulu, qui frappe à la fois Kagame et Tshisekedi ? Pourquoi n’est pas s’attaquer sur la cause qui est Kagame, que de s’apprendre aux conséquences qui illustrent une incompétence du pouvoir de mettre termes aux tueries ? Sans lui faire un procès d’intention, avec qui Kabila convient entre Kagame et Tshisekedi ? », s’est-il interrogé en appelant les opposants congolais à parler un même langage.
« Nous devons parler un même langage pendant ce moment où nos territoires sont récupérés. Kabila et les autres peuvent jouer un rôle important au côté du président Tshisekedi pour mettre fin à la guerre. C’est après avoir mis en genoux Kagame, que les guéguerres vers la course du pouvoir peuvent suivre », a-t-il martelé.
Depuis l’échec diplomatique de Luanda, les opposants multiplient des rencontres avec l’ancien président Joseph Kabila comme dans un front commun contre Félix Tshisekedi.
Azarias Mokonzi
Author(s): tazamardc.net
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