Guerre du M23 : Kabila et Katumbi, offusquent l’implication du Rwanda et légitiment les revendications des rebelles

Depuis son détachement de l’Union Sacrée, Moïse Katumbi se rapproche de plus en plus de Joseph Kabila, président honoraire de la République Démocratique du Congo. Tous deux à l’étranger depuis la réélection de Félix Tshisekedi, ces grandes figures politiques et notables du Grand Katanga multiplient les stratégies pour reprendre le pouvoir en 2028 en tant qu’opposant.

La dernière rencontre entre ces deux personnalités politiques a eu lieu le jeudi 26 décembre à Addis-Abeba, en Éthiopie. Kabila et Katumbi ont conclu leurs discussions par un communiqué qui laisse perplexe plusieurs observateurs.

Dans ce communiqué, l’autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC) et celle d’Ensemble pour la République n’ont pas évoqué la guerre imposée par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et n’ont pas non plus exprimé leurs compassions aux familles endeuillées à la suite des violences causées par le Rwanda. Au contraire, Kabila et Katumbi semblent légitimer la rébellion du M23, en encourageant les facilitateurs à rester attentifs aux revendications des parties prenantes.

« Dans cette perspective de résolution pacifique de la crise, ils encouragent les facilitateurs à demeurer attentifs aux revendications des parties en présence et surtout des populations congolaises qui aspirent à la paix, à la liberté et à la démocratie, ce dont elles sont largement privées aujourd’hui », lit-on dans ce communiqué.

Dans le même registre, qui corrobore les déclarations du chef d’état-major général de l’armée ougandaise, le général Muhozi, qui se présente comme un véritable défenseur des rebelles du M23, le bloc Kabila et Katumbi déplore et condamne la prolifération des forces illégales, y compris des mercenaires et des troupes étrangères sur le territoire congolais.

« Ils déplorent et condamnent la prolifération des forces étrangères sur le territoire national, et exigent qu’il y soit mis fin ».

La LUCHA pas d’accord

En réaction à ce communiqué, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) dit non à Moïse Katumbi et à Joseph Kabila. Il rappelle que « cette crise sécuritaire est aussi l’héritage direct du deal mafieux qui a permis à Joseph Kabila et Corneille Nangaa, alors président de la CENI et aujourd’hui chef du M23 de porter Tshisekedi à la tête du pays à 2019 malgré une défaite évidente aux élections de décembre 2018. Pour la LUCHA, « la guerre du M23 est un prolongement direct des guerres d’exploitation et agression orchestrées depuis 3 décennies pour des intérêts économiques et géopolitiques. Offusquer l’implication du Rwanda et d’autres acteurs extérieurs dans cette tragédie masque la réalité et trahit l’aspiration des congolais pour une paix durable »

Ainsi, « au regard de leur poids politique et role dans l’histoire du pays, Joseph Kabila et Moïse Katumbi doivent s’abstenir de toute déclaration qui pourrait légitimer les revendications armées et exonérer les acteurs étrangers qui exploitent les faiblesses internes à leur profit.

Tshisekedi, dont nous critiquons régulièrement les choix politiques hasardeux, l’incompétence et les dérives, contribue à instabiliser le pays. Pour autant, rien ne saurait justifier une légitimation des criminels de guerre et une normalisation d’une agression étrangère. Le peuple congolais n’a que trop souffert des manipulations politiques qui nourrissent les conflits à l’Est du pays. Il est temps que les acteurs politiques et sociaux fassent preuve de responsabilité et s’engagent sans équivoque pour la paix, la justice et la vérité en RDC », a conclu la LUCHA.

Azarias Mokonzi

Author(s): tazamardc.net
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