2024-12-21
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Dans le Haut-Katanga, les camionneurs de l’espace SADC ont déclenché, depuis le lundi 16 décembre dernier, un mouvement de grève. Cinq jours avant d’amorcer ce mouvement de grève, ils ont pris soin de saisir le gouverneur Jacques Kyabula du Haut-Katanga pour l’en tenir informé.
L’antenne RD-congolaise de l’Association pour la défense des intérêts des camionneurs de la SADC a suivi ce mouvement de grève en vue d’exiger notamment la création d’un parking « forcé » imposé par la mairie de Likasi; l’instauration d’un nouveau poste de péage provincial sur la route de contournement, alors que cette dernière est une continuité de la route nationale déjà dotée de postes de péage sous gestion du gouvernement; l’obligation d’un permis de transit pour traverser en direction de la Zambie, une mesure perçue ministratif supplémentaire.
L’annulation immédiate de ces mesures par les autorités RD-congolaises et zambiennes avant d’envisager une levée de la grève. Face à cette situation, le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, a convoqué une réunion avec les représentants des camionneurs, le 16 décembre, pour tenter de désamorcer la crise. Cependant, les premières réactions laissent planer une incertitude quant à l’issue de ces négociations.
Le blocage risque de perturber gravement le commerce transfrontalier entre les pays de la SADC et la RD-Congo. La province du Haut-Katanga, principal point d’entrée des marchandises venant de l’Afrique australe, pourrait subir des pénuries de produits essentiels, notamment le carburant, les denrées alimentaires, et les matériaux de construction.
En 2023, la Zambie a exporté 1,6 milliard de dollars de marchandises vers la RD-Congo, tandis que les importations RD-congolaises étaient nettement plus modestes, à hauteur de 1821 millions de dollars. Une interruption prolongée de ces échanges affecterait directement les chaînes d’approvisionnement.
Cette grève rappelle un mouvement similaire survenu en septembre entre Kinshasa et le Kongo Central. Celui-ci avait entraîné une flambée des prix, notamment celui du ciment, passé de 12 à 17 dollars par sac, et des ruptures d’approvisionnement généralisées. Une situation qui avait mis en évidence la dépendance critique de la RD-Congo envers ses partenaires régionaux pour ses besoins essentiels.
Outre les consommateurs, le secteur minier pourrait être durement touché. Dépendantes des importations de carburant en provenance de la Zambie, les entreprises minières risquent de ralentir leur production. Par ailleurs, l’exportation des minerais par route vers les ports d’Afrique australe pourrait être compromise, avec des répercussions sur les recettes nationales.
Dans ce contexte de crise, certains petits transporteurs, souvent éclipsés par les grands acteurs, pourraient tirer leur épingle du jeu. Grâce à leur flexibilité et leur capacité d’adaptation, ces opérateurs commencent à se faire une place sur le marché. Toutefois, leur capacité reste limitée face aux grands camions, plus efficaces pour transporter des volumes importants.
La grève des camionneurs met une fois de plus en lumière les défis structurels auxquels fait face le secteur du transport en RD-Congo, notamment en matière de réglementation, d’infrastructures, et de dialogue entre les parties prenantes. Une issue favorable dépendra de la capacité des autorités à répondre aux revendications tout en évitant une nouvelle crise économique et sociale.
Author(s): mediacongo.net
Source: Access the article