Kinshasa, 20 décembre 2024(ACP).– Les meurtres des femmes dans la province du Kasaï-Central, dans le centre-sud de la République démocratique du Congo, ont été condamnés par la directrice de l’ONG « Femmes main dans la main pour le développement intégral (FMMDI)», dans son compte X consulté vendredi par l’ACP.
«L’heure est grave en cette fin d’année dans la région du Kasaï où les femmes vivent un véritable calvaire. C’est avec désolation et tristesse que je dénonce et condamne les meurtres successifs des femmes dans cette partie du pays », a déclaré Nathalie Kambala Luse.
Mme Luse, a relevé les plus récents cas à savoir les trois femmes tuées en l’espace d’une semaine dans les territoires de »Dibaya et Kamako », mais aussi dans la province du Haut-Lomami.
« Dans le territoire de Dibaya, une femme enceinte non identifiée, a été atteinte par une balle perdue lors d’une altercation entre la population et la police nationale congolaise. La victime a succombé à ses blessures à la suite d’une hémorragie. Cette situation a engendré l’insécurité, l’incendie de maisons et le déplacement des populations », a-t-elle expliqué.
« A Kamako, une femme nommée Muambuyi Kalakisa a trouvé la mort après avoir été victime de violences sexuelles. Les témoins rapportent que les agresseurs ont introduit des objets dans ses parties intimes. Son corps sans vie a été ramené au village en attendant l’enquête. La situation a également dégénéré, et nous ne pouvons pas établir pour le moment un bilan provisoire », a-t-elle ajouté.
« Dans la province de Lomami, une femme d’une trentaine d’années, enseignante de profession, a été violée et contrainte de passer la nuit à côté d’un cadavre. Ses biens ont également été détruits, une situation devenue préoccupante dans la région», a souligné Nathalie Kambala Luse.
Ces crimes, a-t-elle fait savoir, n’ont pas lieu d’être, d’autant plus que tous les activistes du monde entier viennent d’être mobilisés et sensibilisés à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles dans le cadre de la campagne de 16 jours d’activisme.
Les autorités étatiques appelées à diligenter une enquête sérieuse
Par ailleurs, la directrice nationale de l’ONG « FMMDI » a, profité de cette occasion pour demander aux autorités étatiques de diligenter une enquête sérieuse en vue de mettre fin à ces actes cruels et criminels dans cette partie de la RDC en particulier et dans l’ensemble du pays.
«Nous invitons les autorités gouvernementales de poursuivre tous les auteurs présumés et qu’ils répondent de leurs actes ignobles et barbares », a-t-elle exhorté, avant d’appeler également l’État congolais à indemniser les familles des victimes.
Créée en 2012, l’ONG « FMMDI » a une expérience avérée dans la prise en charge holistique des survivantes des violences basées sur le genre (VBG). Elle a développé un programme Mentorat pour renforcer la capacité des jeunes filles sur le leadership féminin, autonomisation des droits des femmes, santé de la reproduction pour qu’elles soient actrices du changement. Elle s’est aussi spécialisée dans le domaine de plaidoyers et mène une politique de réunification des familles séparées à cause des violences sexuelles.
Elle a comme devise : « un engagement pour la promotion de l’égalité du Genre ». ACP/JF
Author(s): acp.cd
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