Ce dimanche 15 décembre était prévue la rencontre tripartite entre Félix Tshisekedi, Joâo Laurenço, et Paul Kagame pour discuter sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Malheureusement ce processus s’est soldé par un échec dû à l’absence de Paul Kagame et la délégation rwandaise.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a vivement dénoncé le refus de la délégation rwandaise de participer au sommet, qualifiant cette absence de « politique de la chaise vide ». « Le monde entier a constaté aujourd’hui que l’ennemi de la paix dans les Grands Lacs s’appelle Paul Kagame », a déclaré Muyaya. Il a ajouté que le Rwanda montre « sans ambages son incapacité à œuvrer pour le retour de la paix ».
Kinshasa maintient sa position de ne jamais négocier directement avec le M23, qualifié de groupe « terroriste ». Dans son discours sur l’état de la nation le 11 décembre, Félix Tshisekedi avait accusé le Rwanda de « repeuplement prémédité » dans les zones sous contrôle du M23, ce qu’il considère comme une tentative de redessiner la composition démographique de ces territoires.
Le ministère des affaires étrangères rwandais a donné les précisions sur l’annulation de cette rencontre à travers un communiqué publié ce dimanche.
« Ce sommet n’aurait donc pas abouti à un accord, en particulier dans le contexte des menaces permanentes des dirigeants de la RDC, y compris le Président, de procéder à un changement de régime au Rwanda, ainsi que de la coalition plus large de forces déployées dans l’est de la RDC aux côtés des FARDC, y compris les mercenaires européens, l’armée burundaise, les Wazalendo, et les FDLR. Des mesures sérieuses doivent être prises pour faire face aux FDLR, au-delà des stratagèmes utilisés pour contourner le problème. », renseigne ce communiqué.
L’annulation du sommet, initialement présenté comme une étape décisive pour désamorcer les tensions, est un coup dur pour la médiation menée par João Lourenço. Lors des discussions préparatoires, Kigali avait conditionné la signature d’un accord à l’engagement de Kinshasa à dialoguer avec le M23. Une condition rejetée par la RDC, qui considère que cette demande légitime les actions armées du groupe rebelle.
La situation dans l’Est de la RDC reste critique. Le M23 contrôle désormais de vastes zones dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Lubero, doublant sa présence territoriale depuis 2012, selon un rapport présenté par Bintou Keita au Conseil de sécurité de l’ONU.
La Rédaction
Author(s): tazamardc.net
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