Corridor Lobito : « La Zambie et l’Angola ont une longueur d’avance par rapport à la RDC », selon John Nsana

Face aux opportunités qu’offre le projet de corridor Lobito, la Zambie et l’Angola ont une longueur d’avance par rapport à la République Démocratique du Congo (RDC). C’est ce qui a été soulevé lors du Forum des parties prenantes sur les minéraux de la transition énergétique, organisé à Kinshasa par Resource Matters et le Ministère des Mines.

En tant que paneliste, John Nsana, un des administrateurs à la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) qui intervenait sur le thème « la réflexion sur les infrastructures routières, ferroviaires et portuaires », a fait observé que « la Zambie a une longueur d’avance par rapport à nous. Malheureusement, ce que l’on peut produire risque d’être transformé de l’autre côté de la frontière ». Pour lui, les problèmes administratifs sont un sérieux problème en RDC.

« La RDC est une économie qui est de plus en plus globalisée, qui est compétitive. C’est-à-dire que les autres se rassurent qu’il faut aller former ailleurs, pour que les conditions pérennes soient déjà surplace, pour que ce corridor ait un impact réel sur leur économie. Et c’est le cas notamment de la Zambie et de l’Angola qui ont une longueur d’avance par rapport à nous », a-t-il poursuivi.

Lobito et ses incidences positives sur d’autres secteurs

Pour John Nsana, « on ne peut pas seulement regarder le corridor de Lobito exclusivement par rapport aux minéraux stratégiques, parce que ça va avoir une incidence positive par rapport à d’autres secteurs comme l’agro-industrie. Car, nous sommes en train de parler des milliards de dollars d’investissements de ce projet ».

En 2023, souligne ce paneliste, il y a eu un accord qui a été signé entre les trois pays sous la direction des États-Unis d’Amérique. En dehors de l’aspect voie ferrée, il y a d’autres aspects privilégiés, notamment celui de la transformation locale. « Tout autour de ce corridor, il y a aura des zones économiques spéciales qui vont être construites des deux côtés, que ce soit du côté de la Zambie ou de la RDC, les routes et plates-formes multimodales ».

Des questions fondamentales à poser !

John Nsana a en outre relevé quelques chiffres sur l’état des 450 kilomètres. À l’en croire, « les investissements pour 450 kilomètres représentent 553 millions de dollars américains. D’après les dernières informations qui ont été publiées, nous sommes en train de parler uniquement des investissements concernant le corridor où on parle de 4 milliards de dollars. Dans cette somme, il y a le G7 qui est impliqué, les banques régionales de développement et on revient dans cette fourchette qui va jusqu’à 6 milliards ».

Ce juriste précise en outre qu’on « ne parle pas uniquement d’une voie ferrée, mais d’une économie intégrée qui va avoir un impact positif sur toute la région. »

Par ailleurs, John Nsana Kanyoni, a précisé au sujet de ce corridor qu’il n’est pas évident de le résumer aux enjeux géopolitiques stratégiques entre la RDC et la Chine. Il explique que c’est un corridor qui va avoir un impact réel sur l’économie de la RDC dans le sens où les 450 kilomètres qui vont être construits auront un impact réel sur l’économie de la RDC. « Si nous prenons les trois pays qui ont signé le protocole d’accord, et qu’on considère un peu tous les secteurs qui vont bénéficier de ce corridor, nous parlons aujourd’hui des investissements de 6 milliards de dollars et comprenez l’impact réel de cet écosystème ».

Lors du deuxième jour de ce forum qui va aboutir à une stratégie nationale pour les minerais de la transition énergétique, plusieurs thématiques ont été abordées par des panelistes, notamment « la réflexion sur les infrastructures routières, ferroviaires et portuaires; options à lever pour la transformation locale et pour capter une partie plus importante de la chaîne d’approvisionnement ; infrastructures énergétiques à développer tant pour réaliser la valeur ajoutée que pour contribuer à la transition énergétique au sein du pays ; pistes pour améliorer le climat des affaires et lutter contre la corruption ; pistes pour mieux minimiser les impacts sociaux et environnementaux des opérations minières ».

Daniel Bawuna

Author(s): mines.cd
Source: Access the article

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